
J’accompagne régulièrement les entreprises dans leur choix et dans la mise en œuvre de leur Système d’Information Logistique et notamment leur WMS (Warehouse Management System).
Je viens de réaliser, pour une belle société Française, une nouvelle étude de marché des logiciels d’entrepôt (WMS) disponibles en 2022.
20 WMS ont été listés.
Certains ont été écartés pour des raisons budgétaires ou de non compatibilité fonctionnelle.
12 WMS ont cependant été analysés en détails.
Aspects budgétaires des WMS
On peut facilement diviser les WMS du marché en 3 grandes catégories :
- moins de 50 k€
- de 50 à 150 k€
- plus de 150 k€
Il est vrai que dans les « moins de 50 k€ » les fonctionnalités proposées sont souvent plus limitées. Mais peuvent cependant correspondre à des besoins de base.
Par contre, on trouve dans la catégorie « 50 à 150 k€ » des solutions très complètes. Parfois tout aussi complète que la catégorie « plus de 150 k€ ».
Enfin, sur la partie budgétaire, il ne faut pas négliger les autres coûts :
- Les terminaux portables (compter de 1 500 € à 2 000 € par terminal équipé)
- Les autres équipements informatiques : Serveurs, imprimantes code-barres…
- L’interfaçage avec votre ERP ou votre logiciel de gestion commerciale
Certains WMS ont des connecteurs « standardisés » avec un ou des ERP du marché. Selon ce qui est proposé, l’impact sur le budget global peut être important. - La mobilisation de vos équipes sur le projet
Aspects fonctionnels du WMS
C’est là que ce fait la différence.
Est-ce que le WMS proposé couvre tous mes besoins, ou est-ce que des spécifiques devront être développés ?
Il faut penser dans ce domaine aux besoins de base :
- réception
- rangement
- préparation des commandes
- expéditions
- …
Mais aussi aux autres aspects plus avancés tels que :
- le contrôle qualité
- la personnalisation des éditions (BL, liste de colisage, factures) et leurs modifications
- l’accès aux données pour en sortir des KPIs et réaliser des analyses d’optimisation (chemin de préparation, stockage…)
- l’édition des étiquettes et l’EDI avec les transporteurs
- la gestion des nomenclatures
- …
Voir le paragraphe Méthodologie pour quelques conseils vous aidant à vérifier si le WMS étudié correspond à vos besoins.
Délai de mise en œuvre d’un WMS
Concernant le délai de mise en œuvre, les éditeurs ou intégrateurs de WMS proposent des délais allant de 3 mois à 12 mois.
En 3 mois, vous allez avoir un WMS standardisé, avec des connecteurs déjà existants avec votre ERP. A vous de vous adaptez au WMS.
Comptez plutôt en moyenne 6 à 8 mois.
A savoir qu’une grande partie du délai va aussi reposer sur vous :
- Mise en place de l’infrastructure (Serveur, WIFI…)
- Réactivité pour valider les choix fonctionnels
- Préparation de l’environnement (codes-barres produits, codes-barres emplacements…)
- Mise à disposition de données pour les tests
- Interfaçage et initialisation des données
- Tests
Au moment où j’écris cet article, l’approvisionnement du matériel (serveur, terminaux portables, imprimantes) est sur le chemin critique du délai de mise en œuvre en raison des pénuries en semi-conducteurs.
Méthodologie pour le choix et l’implémentation
Pour réussir la mise en place d’un WMS (et c’est vrai pour d’autres SI), il faut respecter quelques règles :
Règle 1 : Savoir remettre en cause sa façon de travailler.
Ça ne veut pas dire qu’il faut absolument s’adapter au mode de fonctionnement du WMS proposé. Mais s’il permet d’aboutir au même résultat avec le même effort (qui plus est, un meilleur résultat et/ou moins d’efforts), il faut absolument éviter des spécifiques qui ne vont faire qu’alourdir la mise en œuvre et la maintenance du système.
Règle 2 : Éviter les spécifiques
Comme indiqué dans la règle 1, évitez les spécifiques.
Plusieurs possibilités :
- Soit le WMS est déjà bien pensé et réponds donc à vos besoins (même si c’est d’une façon différente de la façon dont vous travaillez aujourd’hui).
- Soit il manque une ou des fonctionnalités et l’éditeur est prêt à les intégrer dans le corps de la solution. Ce ne sera donc plus un spécifique. Attention cependant à ne pas devoir trop essuyer les plâtres.
- Soit, et c’est le cas de quelques WMS, il est techniquement fait pour avoir une grande flexibilité dans le paramétrage des écrans et fonctionnalités.
Cela demande aussi souvent plus de compétences en interne.
Si vous ne rentrez pas dans ces 3 cas, ce sera du pur spécifique et ce n’est jamais bon.
Règle 3 : Rédiger un cahier des charges avant de choisir votre WMS
Ça pourrait être la règle 1 (en termes d’importance comme en termes de timing)!
La rédaction d’un cahier des charges est clé pour identifier clairement les besoins indispensables, les interfaçages….
Attention, la rédaction d’un cahier des charges ne doit surtout pas être le descriptif de comment vous travaillez aujourd’hui! Il faut savoir prendre du recul pour se focaliser sur le besoin.
Règle 4 : Bien gérer le changement
La mise en place d’un WMS est un changement important dans une entreprise.
Il peut donc naturellement y avoir des phénomènes de rejet (par confort, par crainte, par orgueil…).
Pensez à bien associer l’ensemble des parties prenantes. A la fois dans la rédaction du cahier des charges et le choix de la solution, mais aussi dans les ateliers de paramétrage et les tests.
Règle 5 : Bien organiser la phase de mise en production
Quelque soit la confiance que l’on a dans l’éditeur ou l’intégrateur du WMS choisi, la mise en production ne doit pas être la roulette russe où l’on croise les doigts en espérant que tout va bien se passer.
La phase de test est primordiale. Il faut bien vérifier qu’individuellement toutes les fonctionnalités déployées fonctionnent comme prévu. Mais ce n’est pas suffisant, il faut aussi vérifier que tout fonctionne dans son ensemble (les interfaces avec l’ERP et autres logiciels, le dialogue avec les équipements tels que les imprimantes) et ce en mode production.
Idéalement, un démarrage à blanc doit être prévu. C’est une mise en production avant la mise en production réelle. On arrête la production, on met tout en place et on traite des flux (réception, rangement en stocks, préparation de commandes…). Puis à la fin du démarrage à blanc on remet les produits concernés à leur emplacement d’origine.
On note tout ce qui a posé problème et on corrige ou on prévoit les manipulations nécessaires pour la vrai mise en production.
Dans le cas de la société mentionnée en introduction, nous avons choisi un WMS très adapté aux besoins dans la catégorie de 50 à 150 k€.
Nous sommes en phase d’implémentation. Et ce WMS permettra, sans nul doute, de passer un nouveau cap avec une plus grande capacité, une meilleure productivité et une meilleure qualité.
Et voici les 20 WMS initialement listés (image cliquable pour aller sur le site de l’éditeur – quand ils en ont un…) :
Digitalisation de la Supply Chain enjeu ou fatalité
Cas d’une migration vers SAP





















Bonjour Alexandre, très bon article pour aider ceux qui ont un projet WMS !
Il manque SAVOYE ODATiO comme solution WMS par contre.
Bien à vous,
Xavier LIBRE
Bonjour Xavier,
Exact!
On associe souvent (peut être à tort) le WMS SAVOYE à de la mécanisation.
Merci pour l’ajout.
Alexandre
Bonjour Alexandre,
Effectivement bon article, mais il manque également la solution WMS de Manhattan Associates : Manhattan Active® Warehouse Management.
Cordialement,
Elodie MOREL
Bonjour Elodie,
Merci de compléter la liste avec le WMS de Manhattan!
C’est vrai que je n’ai pas mentionné les mastodontes.
Alexandre
Bonjour Alexandre,
Un très bon article pour aider les responsables logistiques.
Il manquait à cette liste de WMS, Log’nTrack qui a fêté ses 20 ans cette année, et qui cible les PME disposant une gestion commerciale ou ERP (Sage, XRP Flex, EBP, LUNDIMATIN…)
Bien à vous,
Stéphane Veillon
Bonjour Stéphane,
Merci pour le complément !
Alexandre
Bonjour,
Il manque le WMS de BK Systèmes, Speed WMS.
Bonjour Priscillia,
Effectivement c’est un oubli de ma part.
Il y a bien 2 WMS nommé Speed 🙁
Alexandre
Bonjour Alexandre,
Il y a un seul WMS nommé Speed WMS dont BK Systèmes est éditeur et intégrateur.
Sigma, que vous citez, intègre Speed WMS.
Au plaisir d’en discuter,
Bonne journée,
Bonjour Priscillia,
Ouf j’ai pas créé d’incident diplomatique entre 2 marques 😉
Merci de la précision, il y a bien un seul WMS speed… qui peut être soit déployé/intégré par BK Systèmes en tant qu’éditeur ou par un de ses intégrateurs comme Sigma.
Et il était bien dans la liste 🙂
Alexandre
Bonjour Alexandre,
Merci de mentionner DSIA – WMS LOGISTAR (ex-filiale de K+N) est une société nantaise qui dispose d’un cloud « privé » sur leur site.
merci pour cette liste très parlante sur les différents leaders du marché des WMS pour les prochaines années.
Bonjour,
merci également de mentionner la solution K.Motion WMS de Körber, leader dans le Gartner Magic Quadrant 🙂
Bien cordialement
Othilie